Nicolas Klein, mai 2017 QU’ÉVALUE-T-ON DANS LE TRAVAIL ? Évaluer peut être compris comme l’action d’émettre un jugement sur une chose (Vatin, 2010) et de lui attribuer une valeur pouvant être mesurée 1, comparée et hiérarchisée. En ce sens, la question de l’évaluation du travail est ancienne et son enjeu premier est de savoir sur quels critères porte cette évaluation. L’évaluation du travail renvoie alors à la question de la définition du travail et de sa perception par le management. Jusqu’aux années 1980, il existe un consensus dans les entreprises où le respect des grilles de qualifications et du contenu des fiches de poste suffit à s’assurer, a priori, de la qualité de la production. À la fin des années 1980, la notion de compétence, concernant jusqu’alors principalement les activités libérales et autonomes (Lichtenberger, 2011), s’étend aux entreprises. Le « modèle de la compétence » (Zarifian, 1988, 1999, 2001) propose un mode de mobilisation des salariés fondé sur la responsabilisation autour d’objectifs et sur la valorisation des prises d’initiatives. Ce changement de modèle fait de l’évaluation de la qualité, a posteriori, un enjeu central. On assiste alors au passage d’une évaluation fondée sur les méthodes et procédures liées aux postes à une évaluation […] Read More
La rediffusion du séminaire est en ligne en intégralité ou par thèmes sur la chaine YouTube de l’OdC Les outils qui accompagnent le travail des cadres deviennent gigantesques et invisibles. D’énormes bases de données avec des capacités de traitement en continu, que l’on désigne par big data, se constituent dans le cloud ou ailleurs. Ce travail de recueil des données confère une place aux outils d’analyse, les algorithmes, qui permettent de les exploiter à de multiples fins, commerciales, stratégiques, politiques, techniques… L’intelligence humaine et l’intelligence artificielle sont-elles en concurrence ? Cadres et big data pourront-ils au contraire coopérer et se compléter ? Le big data impacte le contenu du travail des cadres, comme utilisateurs, comme managers, ou comme concepteurs des algorithmes. A quelles conditions le big data peut-il permettre aux cadres de libérer du temps pour se (re)concentrer sur des enjeux de mise en perspective, d’animation des équipes et de recherche des solutions? Dans quelle mesure le cadre peut-il s’appuyer sur des algorithmes pour mieux faire son travail ? Et si le Big Data permettait de rendre le travail du manager plus nécessaire : interprétation, évaluation, créativité, relations humaines ? Est-ce alors la promesse d’un renouveau de la fonction cadre […] Read More