Trouver du sens à son travail est une exigence qui, lorsqu’elle est satisfaite, participe à la qualité du travail et à la qualité de la vie. Le sens d’un travail n’est ni attribué par des directions depuis une position extérieure à l’activité elle-même ni issu d’un répertoire constitué de valeurs au sein duquel chacun pourrait puiser et choisir. Il n’est pas non plus le simple résultat de démarches d’évaluation telles qu’elles sont pratiquées en entreprise et dans l’administration. D’où vient le sens au travail ? Il correspond à la possibilité de repérer dans son activité de travail des moments ou des aspects auxquels on tient, d’y former des fins et des désirs, et de s’y engager. Ce que chacun regarde comme son « vrai boulot », ce qui vaut pour lui, n’est pas pour autant une affaire individuelle : il engage un souci d’inscrire son activité dans un processus productif plus large. Et au-delà, à quelles conditions mon travail participe non seulement à ma « formation professionnelle » mais aussi à ma dignité, à mon émancipation, à mon indépendance, au fait que j’ai prise sur le monde et tente d’en orienter le cours ? A quelles conditions au contraire produit-il infantilisation, mésestime de soi, repli ?
Débat
Animé par Jean Marie Bergère
Alexandra Bidet, chargée de recherches ENS CNRS, Anne-Florence Quintin, déléguée générale de l’OdC, Emmanuelle Begon, chargée de mission Anact, Didier Gladieu, DSC Thalès, Marie-Agnès Geantot, cadre de pôle de santé – urgences, réanimation, Duc Ha Duong, entrepreneur Officience.