Benoit OSTERTAG est membre du Conseil d’administration de Renault, il est administrateur salarié. Il témoigne ici des échanges entre directions en amonts des projets chez Renault. « La politique d’innovation de Renault et le plan de recherche associé se construisent à partir d’échanges partagés entre la direction de la recherche, la direction du marketing et du produit qui captent les attentes des marchés et des clients, la direction du design et celle de l’ingénierie. Le plan projets recherche qui se construit est donc déjà inscrit dans une perspective partagée. Si le pilotage du budget est du rôle de la direction de la recherche, la réalisation concrète des projets irrigue toute l’ingénierie produit et process : tous les secteurs métiers sont impliqués dans des projets pour animer, valider. Cela contribue à faire avancer les connaissances, et à intégrer des projets à maturité suffisante dans les développements de véhicules : l’entreprise se donne pour objectif l’entrée de 15 innovations dans nos véhicules chaque année. Pour la rémunération des innovations, des primes existent avec des points individuels mais ce ne sont pas des objectifs dans la structure de rémunération. Des primes collectives sont distribuées si le brevet est déposé. Les moteurs de l’innovation […] Read More
Clayton Christensen, professeur à Harvard Business School, publie en 1997 « The innovator’s Dilemna », ouvrage dans lequel il développe la théorie de la « Disruptive Innovation ». Clayton Christensen distingue trois types d’innovation : Les innovations de continuité (sustaining innovation) : Des modèles vieillissants sont remplacés par de nouveaux modèles. Par exemple, une voiture hybride remplace une voiture standard. L’effet est neutre sur l’activité économique, et sur la création d’emplois. Pour la compétitivité, l’effet de cette innovation est de courte durée, car ces innovations sont copiées. Le modèle est celui des entreprises en hyper concurrence. Les innovations d’efficience : Elles réduisent le coût de la production et de la distribution des produits et services existants. Par exemple, les services publics en ligne, low cost. Les innovations transformatrices (empowering innovation) : Elles transforment des produits compliqués, couteux et peu accessibles, en produits simples pour le plus grand nombre. Ces innovations créent de l’emploi : elles nécessitent de plus en plus de personnes pour assembler, distribuer, vendre ces produits. Leur caractéristique principale est de donner du pouvoir (empowering) à l’utilisateur. La Ford T ou le poste de radio Sony, puis l’Iphone en sont des exemples. L’originalité de la réflexion de Clayton […] Read More
« Tout en prenant conscience que cette catégorie, du fait de son expansion numérique, s’est beaucoup diversifiée, on peut dire maintenant que le cadre, d’un certain point de vue, est le miroir grossissant du travail. Autrefois existait la coupure entre exécutants et encadrants. Aujourd’hui les formes du travail ont changé avec ce qu’on peut appeler le capitalisme d’innovation. Même s’il est juste de dire qu’il y a eu une révolution financière qui a donné le pouvoir à l’actionnaire, une autre caractéristique du capitalisme contemporain est qu’on est passé d’un capitalisme d’organisation – avec des normes, des règles, des prescriptions, qui organisent le travail – à un capitalisme d’innovation où il est important de mobiliser la capacité à s’adapter, parce que le monde n’est pas stable et bouge en permanence. Le travail est d’abord défini par des capacités d’adaptation, de réactivité, de coopération aussi, alors que lorsque l’on obéit à des règles, la question de la coopération est relativement secondaire. La figure du cadre est le miroir grossissant de ce nouveau capitalisme d’innovation, avec toutes ses contradictions et ses problèmes ». Pierre Rosanvallon lors des 15 ans de l’Observatoire des Cadres, 29 mars 2012, in Jean-Marie Bergère et Yves Chassard, « […] Read More
38ème séminaire Observatoire des Cadres. Vendredi 16 octobre 2015 à 9h Auditorium CFDT, 2 boulevard de la Villette, Paris 19 Trouver du sens à son travail est une exigence qui, lorsqu’elle est satisfaite, participe à la qualité du travail et à la qualité de la vie. Le sens d’un travail n’est ni attribué par des directions depuis une position extérieure à l’activité elle-même ni issu d’un répertoire constitué de valeurs au sein duquel chacun pourrait puiser et choisir. Il n’est pas non plus le simple résultat de démarches d’évaluation telles qu’elles sont pratiquées en entreprise et dans l’administration. D’où vient le sens au travail ? Il correspond à la possibilité de repérer dans son activité de travail des moments ou des aspects auxquels on tient, d’y former des fins et des désirs, et de s’y engager. Ce que chacun regarde comme son « vrai boulot », ce qui vaut pour lui, n’est pas pour autant une affaire individuelle : il engage un souci d’inscrire son activité dans un processus productif plus large. Et au-delà, à quelles conditions mon travail participe non seulement à ma « formation professionnelle » mais aussi à ma dignité, à mon émancipation, à mon indépendance, au […] Read More
Pour innover l’entreprise doit être à son travail ! Innover pour éviter la compétition d’avance perdue sur les prix…telle est la priorité donnée aux acteurs économiques dans les orientations de la politique industrielle française. Ce peut être une réussite, ou un leurre. Encore s’agit-il de nuancer et de distinguer davantage pour que l’innovation ne soit pas la nouvelle utopie économique française. Toutes les innovations ne favorisent pas la compétitivité : c’est la durée des innovations qui en fait désormais le prix Il s’agit, tout d’abord, de distinguer trois types d’innovation telle que Clayton Christensen les caractérisent dans « Then Innovator’s Dilemna, When New Technologies cause great firms to Fail ». Les innovations de continuité : des modèles vieillissants sont remplacés par de nouveaux modèles. Par exemple, une voiture hybride remplace une voiture standard. L’effet est neutre sur l’activité économique, et sur la création d’emplois. Pour la compétitivité, l’effet de cette innovation est de courte durée, du fait de la copie. Ces entreprises sont en hyperconcurrence. Les innovations d’efficience : elles réduisent le coût de la production et de la distribution des produits et des services existants. C’est la stratégie low cost ou bien encore les services publics en ligne. […] Read More