Tribune publié dans la Revue Cadres, Enquête d’autonomie, N°471, Décembre 2016. Revue publié par notre partenaire CFDT Cadres. www.larevuecadres.fr Pouvoir d’agir et capacité à coopérer L’autonomie se construit. Une politique de l’individu pour développer les capacités de chacun en situation. Faire advenir la puissance d’agir des individus en construisant des collectifs, en luttant contre le narcissisme et la mise en concurrence généralisée. L’autonomie est au cœur des réflexions contemporaines sur le management. Valeur positive, elle évoque la latitude pour s’exprimer et agir, la confiance – confiance accordée et confiance en soi -, la compétence de celui qui sait comment faire, la créativité. Une récente publication issue d’un travail conjoint entre La Fabrique de l’industrie, l’Anact, Mines Paris Tech et Terra Nova, invite à centrer la réflexion sur l’autonomie au travail. Elle y est présentée comme consubstantielle à la qualité de vie au travail (QVT) et un levier essentiel de performance et de compétitivité. Mais c’est aussi une valeur contestée. Elle serait le signe de la montée de l’individualisme, entendu comme « chacun pour soi ». Comment développer la coopération au sein des collectifs de travail en même temps que l’on fait la promotion de l’autonomie et de l’engagement individuel ? Lorsque l’autonomie est prescrite, elle […] Read More
La rediffusion du séminaire est en ligne en intégralité ou par thèmes sur la chaine YouTube de l’OdC Les outils qui accompagnent le travail des cadres deviennent gigantesques et invisibles. D’énormes bases de données avec des capacités de traitement en continu, que l’on désigne par big data, se constituent dans le cloud ou ailleurs. Ce travail de recueil des données confère une place aux outils d’analyse, les algorithmes, qui permettent de les exploiter à de multiples fins, commerciales, stratégiques, politiques, techniques… L’intelligence humaine et l’intelligence artificielle sont-elles en concurrence ? Cadres et big data pourront-ils au contraire coopérer et se compléter ? Le big data impacte le contenu du travail des cadres, comme utilisateurs, comme managers, ou comme concepteurs des algorithmes. A quelles conditions le big data peut-il permettre aux cadres de libérer du temps pour se (re)concentrer sur des enjeux de mise en perspective, d’animation des équipes et de recherche des solutions? Dans quelle mesure le cadre peut-il s’appuyer sur des algorithmes pour mieux faire son travail ? Et si le Big Data permettait de rendre le travail du manager plus nécessaire : interprétation, évaluation, créativité, relations humaines ? Est-ce alors la promesse d’un renouveau de la fonction cadre […] Read More
Note d’orientation du conseil scientifique Les algorithmes interprètent les résultats voire les prédisent. Quel est l’impact sur la gestion de l’entreprise ? La dérive de l’ambition gestionnaire du XXème siècle a été de mettre l’entreprise au service d’une technique. Plusieurs approches possibles : Les nouvelles compétences voire la transformation des métiers pour les cadres dans l’ère des « entreprises Big Data ». Quels peuvent être les effets de la mise en concurrence des intelligences artificielles versus intelligence du cadre ? Certains cadres pourraient croire que l’on attend d’eux contrôle et maitrise. Stratégie d’entreprise : risque du « tout gestionnaire big data » si les entreprises réglent automatiquement la définition de leurs stratégies par les calculs prédictifs des algorithmes. Croire qu’agir, c’est se fonder sur ce qui est prédit est une représentation marketing de l’entreprise. Si la Big data s’impose à nous : il s’agit d’interroger le métamodèle, pour avoir prise sur lui, se libérer de son emprise. Tout comme l’OdC a mené un travail sur les outils de gestion, il s’agit d’explorer les modèles d’algorithmes. Le rôle d’une entreprise est plus d’interpréter que de prédire ce que voudraient les clients. Quel est le rôle et la responsabilité de de l’entreprise dans le débat sur le choix des usages ? Qui ? […] Read More
Cette année, nous organisons notre colloque le vendredi 11 décembre sur le thème “Le travail formateur”. À partir de nombreux témoignages, l’OdC propose une plongée en entreprise pour son colloque annuel 2015 : quels sont alors les facteurs qui favorisent et ceux qui contrarient un travail formateur ? Dans l’activité quotidienne, lors des entretiens professionnels, ou par des échanges professionnels, quel est le rôle du cadre, du manager dans l’évolution professionnelle de tous ? Il s’agira de cerner le rôle de chacun, RH, manager, cadre expert, salarié, pour que tous les acteurs d’un parcours puissent développer dans les entreprises et les administrations une montée en compétences tout au long de la vie. Quelles sont les grandes familles de compétences ? Vous pouvez-vous inscrire ICI ! Télécharger le programme ! Read More
pour se préparer à notre prochain colloque du 11 décembre prochain. L’unité d’une vie professionnelle par Jean-Marie Bergère, membre du conseil scientifique de l’Observatoire des cadres et du management, vice-président de l’association Travail & Politique et chroniqueur pour Métis – Correspondances européennes du travail. Le statut de cadre n’est plus la garantie mécanique d’une progression de carrière. La trajectoire professionnelle exige désormais de naviguer entre les mutations et la recherche d’une cohérence d’expérience professionnelle. L’engagement des cadres dans leur travail est consubstantiel à l’exercice de leurs responsabilités. Loin de chercher à s’en exonérer, ils le revendiquent. Encore faut-il que les conditions qui leur sont faites le rendent possible. Pour une large part, le bonheur d’un investissement authentique dans son travail résulte de la possibilité d’en ajuster les règles et le rythme afin de s’y retrouver tout en répondant au mieux au mandat qui a été donné. Mais ce n’est pas tout. La continuité de cet investissement est constamment menacée. La lassitude et « l’aquoibonisme » guettent. Longtemps, le déroulement des carrières, les possibilités d’anticiper raisonnablement sur la suite de son parcours et sur les promotions à venir, ont garanti le renouvellement de l’engagement des cadres. Qu’en est-il aujourd’hui ? Faire carrière Les cadres, […] Read More
À mi-chemin entre pratiques individuelles et stratégies durables, elle repose avant tout sur l’engagement des acteurs et la qualité de l’évaluation. À soixante années de distance du Préambule de la Constitution de 1946 qui énonce que ‘’la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme’’ , la loi du 23 mars 2006 relative à l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, fixe notamment comme objectif de supprimer les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes au plus tard le 31 décembre 2010 . Quelle est la réalité de la dynamique actuelle dans les entreprises et les administrations ? La sociologue Sophie Pochic (CNRS, Centre Maurice-Halbwachs) dénonce le décalage entre les effets d’affichage et la réalité dans la durée, mais admet l’assimilation progressive de la question de l’égalité dans la société. De la société à l’entreprise, le chemin de l’égalité professionnelle est ainsi lent et parsemé d’étapes très progressives. Un sujet complexe victime des effets d’images Comment mesurer l’inégalité ? Pour Pascal Cardineaud, secrétaire CFDT du Comité d’entreprise de Dexia, plusieurs indicateurs peuvent outiller les militants : ‘’il y a le niveau de salaires et les modes de rémunération, bien […] Read More
Pour François Dupuy, les entreprises ont perdu le contrôle d’elles-mêmes. Comment se réapproprier le management ? Rationalité financière, centralisme du client, influence des cabinets de conseils… Jamais la contrainte extérieure n’avait autant dépossédé l’entreprise de sa puissance organisatrice du travail. Qui pilote l’entreprise ? Si tout a été écrit sur la domination financière de l’activité, l’Observatoire des Cadres a demandé à François Dupuy comment repenser les conditions d’un management différent. Tout commence, pour le sociologue, par le passage d’une économie de la production à celle de la consommation. En 1997, il montrait dans Le client et le bureaucrate le défi que la victoire du consommateur représentait pour les organisations. Passer du monde où le produit est rare à celle la conquête du client qui domine le fournisseur se révèle être une véritable transformation de l’entreprise dont nous ne percevons qu’aujourd’hui l’étendue des conséquences. Une crise du management collectif Les entreprises tayloriennes protégeaient leurs salariés du client. Dans les années 60, les actionnaires étaient du côté du producteur. Les organisations sont aujourd’hui plus complexes : à la fois plus ouvertes et d’avantage segmentées. Le deal avec les salariés en est sorti modifié. Hier, c’était : je te suis fidèle, tu me […] Read More
Révision des modèles d’évaluation, innovation managériale, nouvelle conception des parcours professionnels… Le travail des cadres est devenu beaucoup plus complexe, dans des organisations et structures elles-mêmes plus complexes (matricielles à plusieurs dimensions, complétées parfois par empilement de projets). Il est donc important d’identifier les enjeux qui en découlent. Nous sommes face à un paradoxe : le nombre de cadres croît, l’expertise aussi, mais le travail des cadres se dilue. On assiste à un raccourcissement des lignes hiérarchiques, mais à une multiplication des autres lignes de pilotage. Les progiciels de gestion intégrée sont censés faire le travail des cadres à leur place. Pourtant dans les organisations actuelles, caractérisées par plus d’interaction, de travail en réseau et de partenariat externe, le travail d’organisation confié aux cadres en général et aux managers en particulier prend une importance fondamentale. Ils sont des agents d’organisation et de coopération, ils établissent des liens, ils traduisent, ils évaluent. Ils font vivre les organisations, ils sont créateurs de performance collective. Partant de ce constat, l’Observatoire des Cadres a lancé des alertes et formulé des propositions qui sont autant de leviers d’action et d’appels à l’innovation : Revoir les modèles actuels de la performance et son évaluation La question […] Read More
Clayton Christensen, professeur à Harvard Business School, publie en 1997 « The innovator’s Dilemna », ouvrage dans lequel il développe la théorie de la « Disruptive Innovation ». Clayton Christensen distingue trois types d’innovation : Les innovations de continuité (sustaining innovation) : Des modèles vieillissants sont remplacés par de nouveaux modèles. Par exemple, une voiture hybride remplace une voiture standard. L’effet est neutre sur l’activité économique, et sur la création d’emplois. Pour la compétitivité, l’effet de cette innovation est de courte durée, car ces innovations sont copiées. Le modèle est celui des entreprises en hyper concurrence. Les innovations d’efficience : Elles réduisent le coût de la production et de la distribution des produits et services existants. Par exemple, les services publics en ligne, low cost. Les innovations transformatrices (empowering innovation) : Elles transforment des produits compliqués, couteux et peu accessibles, en produits simples pour le plus grand nombre. Ces innovations créent de l’emploi : elles nécessitent de plus en plus de personnes pour assembler, distribuer, vendre ces produits. Leur caractéristique principale est de donner du pouvoir (empowering) à l’utilisateur. La Ford T ou le poste de radio Sony, puis l’Iphone en sont des exemples. L’originalité de la réflexion de Clayton […] Read More
38ème séminaire Observatoire des Cadres. Vendredi 16 octobre 2015 à 9h Auditorium CFDT, 2 boulevard de la Villette, Paris 19 Trouver du sens à son travail est une exigence qui, lorsqu’elle est satisfaite, participe à la qualité du travail et à la qualité de la vie. Le sens d’un travail n’est ni attribué par des directions depuis une position extérieure à l’activité elle-même ni issu d’un répertoire constitué de valeurs au sein duquel chacun pourrait puiser et choisir. Il n’est pas non plus le simple résultat de démarches d’évaluation telles qu’elles sont pratiquées en entreprise et dans l’administration. D’où vient le sens au travail ? Il correspond à la possibilité de repérer dans son activité de travail des moments ou des aspects auxquels on tient, d’y former des fins et des désirs, et de s’y engager. Ce que chacun regarde comme son « vrai boulot », ce qui vaut pour lui, n’est pas pour autant une affaire individuelle : il engage un souci d’inscrire son activité dans un processus productif plus large. Et au-delà, à quelles conditions mon travail participe non seulement à ma « formation professionnelle » mais aussi à ma dignité, à mon émancipation, à mon indépendance, au […] Read More