Témoignage d’un cadre supérieur de santé, Centre psychothérapique
« Ceux qui aspirent à être cadres de santé passent des entretiens avec les médecins et les directeurs de soins. Cette évaluation donne lieu à une note. Il faut qu’il y ait trois notes au dessus de la moyenne pour que la demande soit recevable.
Le salarié est alors dans une période de transition : il fait « fonction de cadre de santé ». Les infirmiers cadres de santé ont par exemple un poste de manager d’une équipe de soin. Ce cadre en « probation » a des repères, puisqu’il a vu faire d’autres cadres de santé. Une petite formation de 8 jours est proposée, dans laquelle on apprend les bases du management : les plannings, les outils de communication, un aperçu de la gestion des conflits et un aperçu de la gestion de projets… mais les infirmiers ont déjà fait beaucoup de gestion de projets par expérience !
Au bout de 6 mois, il y a une évaluation des compétences par un rapport. Les critères sont par exemple de vérifier s’il n’y a pas eu de conflit majeur avec l’équipe, si le manager tient les engagements qu’il a pris vis-à-vis du personnel. On peut alors maintenir ou mettre un terme « au faisant fonction ». Ceux qui ont réussi cette période de « faisant fonction » s’inscrivent pour une formation diplômante d’un an, soit en institut de formation de cadres de santé, soit à l’IFROS qui est une formation en alternance dans la région, plus concrète. « Ils reviennent diplômés »
J’ai déjà vu qu’un cadre en période probatoire ait échoué dans un service, mais il a persévéré dans un autre, et il a eu une très grande réussite. Il est particulièrement reconnu comme cadre de santé dans cet environnement là.
En psychiatrie, la culture professionnelle du dialogue est très développée. S’il y a un problème de compétences, il y a des entretiens intermédiaires plus informels, de recadrage sans trace écrite, puis avec trace écrite au directeur du centre car nous avons de lourdes responsabilités médicales. De toutes manières, le cadre de santé n’attend pas la période de l’entretien d’évaluation s’il y a un problème. Dans le secteur médical, on doit être réactif.
Les entretiens professionnels sont des moments où le cadre de santé peut parler essentiellement mobilité, parcours avec le salarié. Le service RH extrait toutes les données des entretiens professionnels, pour les demandes de formation et de mobilité. La direction des soins en a connaissance.
Dans mon équipe, j’ai 25 salariés, cela fait beaucoup d’entretiens, et cela ne me dédouane pas de l’écoute et la proximité au quotidien.
Le manager de proximité est interface entre l’équipe de soins et le « médical ». On a des ordres des médecins, et le manager de proximité organise et donne tous les moyens à l’équipe pour que le meilleur soin possible soit donné au patient. »