Lors de notre dernier séminaire, Didier Gladieu, délégué syndical central CFDT chez Thalès intervenait pour présenter l’accord QVT négocié dernièrement dans son entreprise.
Aujourd’hui il témoigne du pourquoi agir directement sur le travail :
Avec plus de 5 millions de « demandeurs d’emploi » toutes catégories confondues, plusieurs millions de « travailleurs à temps partiel imposé » ou de CDD et le développement du phénomène des « travailleurs pauvres », l’emploi et le pouvoir d’achat restent les préoccupations principales de tous. Pourquoi dans ce contexte parler du travail ? La réponse à cette question part d’un constat difficilement contestable et qui n’est pas propre à Thales : depuis 30 ans, nous vivons des transformations répétées et profondes des structures et organisations des entreprises, mais également des pratiques managériales et des finalités professionnelles. Le résultat en est connu de tous : un brouillage de la perception du travail et de plus en plus souvent une perte du sens de celui-ci, l’un et l’autre provoquant des souffrances au travail aujourd’hui bien identifiées. Dégradation des relations sociales, distanciation entre salariés et management, écart croissant entre travail prescrit et travail réel, multiplication des tâches invisibles, empilement des processus, envahissement du « métier » par des « missions » de reporting, individualisation des activités sont autant de symptômes révélateurs de ce mal-être croissant au travail. Tout ceci au nom de la sacro-sainte « compétitivité ». Les conséquences sur les personnes en sont le mal-être, les RPS (risque psycho-sociaux), le burn-out et parfois le suicide.
Alors que faire ?
Pour la CFDT, un des enjeux majeurs du déploiement de l’accord consiste à corriger l’approche de la compétitivité par les « coûts » par une approche par le travail réel qui redonne à la dimension professionnelle toute sa place. Il est temps que ceux qui travaillent, qui produisent, biens ou services, en parlent directement. Il est temps que la transformation « par le haut » soit corrigée par celle « par le bas ».
Retrouvez son intervention au séminaire Valeurs en travail à partir de 40min18 !